mardi 3 janvier 2017

Les festivals Cinésium: Repenser le modèle économique des festivals de cinéma

Bonjour à tous

chaque année, des centaines de festivals de cinéma sont organisés rien que pour la France. Si les plus célèbres font la "Une" des journaux et des médias audiovisuels, les autres ne sont au mieux couverts que par les journaux locaux, relégués en page culture avec une très faible visibilité.
Ces festivals sont souvent fragiles, parce que leurs financements sont faibles, avec quelques partenaires privés locaux et surtout des subventions publiques, mais surtout une très forte mobilisation des bénévoles des associations organisatrices.
Le financement est donc le point essentiel pour
la mise en œuvre de festivals de cinéma. Programmation, prise en charge des copies et droits associés, frais de communication, print ou numérique, accueil des invités, frais de bouche pour les bénévoles, transport et hébergement des invités, assurances, sécurité font partie du budget de n'importe quel festival.

Le modèle type du financement d'un festival

Aujourd'hui, le financement se fait avec plusieurs partenaires:
- partenaires opérationnels comme les cinémas qui peuvent accueillir les festivals et y trouver un intérêt en profitant du festival pour attirer des spectateurs qui ne seraient pas venus. En mettant à disposition salle et personnel voire réservation des copies, les dirigeants du cinéma sont des partenaires précieux.
- partenaires financiers privés que représentent les sponsors locaux ou plus importants. Ils apportent du cash en contrepartie de l'apposition de leur logos et quelques avantages pendant le festival.
- partenaires publiques que sont les collectivités territoriales. Celles-ci investissent dans ces festivals qui participent au dynamisme culturel de leur ville, département ou région et qui leur permettent d'intervenir généralement en ouverture du festival. Cette visibilité politique n'est pas à négliger!
Les financements annexes comme la billetterie ou la vente de goodies sont souvent négligeables. Soit ils sont intégrés dans les partenariats opérationnels, soit ils sont plus un risque de dépenses qu'une réelle opportunité de financement, surtout pour les petits festivals.

Un modèle en difficulté

La multiplication des événements culturels en général et cinématographiques en particulier pose alors un véritable souci de financement. Les partenaires privés doivent avoir des compensations suffisantes pour s'investir ou investir dans un festival. Les collectivités territoriales doivent subventionner avec parcimonie pour soutenir des initiatives culturelles permettant de mettre en valeur le territoire à différentes échelles.
Or les médias relaient régulièrement les difficultés financières des festivals, parfois déjà anciens et implantés. Cela provient le plus souvent de la réduction des subventions publiques, premiers ou souvent principaux financeurs, imposant de fait une réduction de voilure des événements, provoquant une réticence des partenaires privés à continuer à soutenir le dit festival. Le nombre de spectateurs s'en ressent également en bout de chaîne. Le tout contribuant à une réduction des recettes parfois fatale pour l'événement.

On peut alors raisonner en dénonçant le scandale de ces baisses de subventions, la plupart du temps présentées comme iniques, dues à des politiques forcément anti-culture, préférant soutenir des associations leur étant a priori plus favorable. Si cela n'est pas entièrement faux, il faut cependant regarder d'un peu plus près le principe même des subventions publiques.
Tout d'abord, le nombre de festivals implique forcément un saupoudrage des subventions sur les événements avec des arbitrages reposant sur différents critères objectifs. Un festival comme le Festival Lumière participe au rayonnement national et international de la ville de Lyon. Que les subventions soient importantes n'est pas incongru, d'autant que l'objectif annoncé est largement atteint comme la fréquentation des salles en atteste. Que les collectivités locales subventionnent également des festivals dont la thématique est forte ou en phase avec l'identité de cette collectivité est assez aussi cohérent, même si la fréquentation n'est pas forcément très importante. Ce qui laisse alors peu de place pour les autres nombreux festivals qui se créent et qui réclament des subventions publiques. Celles-ci seront distribuées dans ce qui reste de l'enveloppe réservée au soutien des événements cinématographiques.
Ensuite, le principe même des subventions publiques relève de l'argent public. Or la période actuelle est marquée par un manque de moyens pour le fonctionnement des services publiques. Il peut donc apparaître assez difficile d'expliquer aux citoyens et administrés que quelques milliers d'euros ont été donnés pour un festival mineur, intéressant quelques spectateurs quand on rogne d'un autre côté sur l'entretien de locaux municipaux comme une école par exemple.
Bien sûr, financer des événements culturels, c'est également généré de l'activité économique: impression, transports, hôtellerie... Soit. Mais cela peut être aussi perçu comme du copinage, surtout quand les subventions attribuées ne répondent pas aux exigences attendues de leur utilisation.

Festival 100% sur fonds privés en lien avec
le tissu économique local
et le public du cinéma partenaire.
Un modèle nouveau impliquant le monde de l'entreprise

Cinésium propose de renverser l'ordre d'organisation d'un festival. Habituellement, les festivals se construisent à partir d'une idée, puis d'un soutien publique et enfin renforcé par des partenaires privés. En proposant des festivals de cinéma - ou d'autres expressions artistiques - aux entreprises, celles-ci n'y voient qu'un intérêt réduit. Le mécénat à la française étant très restrictif, il impose que l'organisateur soit à but non lucratif - une association, une université... - et empêche ou limite la communication commerciale.  La plupart du temps, l'inclusion du logo sur les supports de communication, l'intégration d'un hyperlien sur le site officiel du festival sont les seules visibilités offertes aux entreprises. Bien sûr, celles-ci peuvent aussi communiquer. Mais ce faisant, elles servent le plus souvent davantage l'événement qu'elles mêmes. Restent enfin quelques places réservées et "invitations" prestige limitées allouées aux partenaires, privés comme institutionnels d'ailleurs.

Or un autre modèle économique est pourtant possible, en responsabilisant les entreprises dans des projets ambitieux. Faire des entreprises des partenaires de festival, c'est leur permettre de profiter de l'événement pour faire ce pour quoi elles sont faites: faire du business.

Il est donc temps de professionnaliser certains festivals qui ne peuvent offrir une image nationale comme les grands festivals artistiques ou événements sportifs majeurs. Si une entreprise privée organise un festival culturel, elle ne peut prétendre à des subventions publiques. Mais elle peut proposer à des entreprises partenaires bien plus qu'un seul logo sur une affiche ou un programme.

Cinésium organise donc des festivals de cinéma faisant des entreprises de véritables partenaires économiques pouvant véritablement les mettre en situation de faire du business avec les autres partenaires, rencontrer d'autres entreprises et établir des partenariats, mettre en place des offres commerciales ciblées, communiquer et valoriser leurs produits.

Ces festivals ne sont plus portés par les partenaires, ils en deviennent leur vitrine.
En permettant d'associer pleinement leur dynamique, leur identité et leurs projets de développement (commercial, partenarial ou autres) à la mise en place d'un événement, ces entreprises deviennent actrices de leur événement au lieu de participer à des salons classiques, en ayant du mal à se distinguer parmi les concurrents.



Ce modèle devrait pouvoir être mis en œuvre pour de nombreux festivals de cinéma à condition d'accepter que les entreprises deviennent des partenaires en plein ce ces événements et que celles-ci s'engagent aussi sur plusieurs éditions. Cela n'est pas le seul modèle possible mais il représente une alternative à celui existant aujourd'hui mais à bout de souffle.

À très bientôt
Lionel Lacour

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